Καλές διακοπές !
Vendredi 7 Août 2020
Deuxième journée.
Au petit village d'Enagron, on y vend du rêve. Quand je vous dis que Maman elle est kro forte en voyages, c'est que Maman, quand elle avait à peine plus que mon âge, elle jouait déjà à l'agence touristique avec ses copines Olivia et Manu. Elles décortiquaient des catalogues et se vendaient du rêve à tour de rôle. Aujourd'hui Maman, pour vendre du rêve, elle n'a pas perdu la main, elle marquette pour une startup du numérique qui coze de Bonnie And Cloud... Du rêve qu'on peut croquer à tous les haricots, à Enagron, il en avait du matin au soir, à commencer par les petits-déjeuners. Les p'tis-dèj à Enagron, ils étaient vraiment «όνειρο (oneiro)», servis avec des kilos de pastèque.
La pastèque, je n'y avais jamais goûté avant qu'on pique-nique cet été avec Louison, Reine, Elliot, Marianne, Maxime et Josselin. Ces copains-là, les Quiches les appellent les «Zimagues», non pas tant rapport au fait qu'ils sont sages comme des IMAG, mais plutôt passque leurs papas ont été à l'école de l'informatique avec mon papa, avant que mon papa apprenne à mettre en forme les tiques en dessin. Bref des papas geeks, et mon papa g(r)eek. Techniquement je suis aussi une «Zimague», en plus d'être la petite Quiche Lauren des French Quiches.
Au pique-nique au Bois de Boulogne cet été, quand les papas ont crié Alt-Tab, les « Zimagues » ont tous bondi sur la pastèque. Ma copine Louison m'a montré comment bien la dévorer. « Octet mignonne ma petite Louison! », a dit sa maman, qui était devenue geek sans s'en rendre compte. Depuis j'ai taggé sur mon front le hashtag #PassionPastèque. C'est dommage que les «Zimagues » n'aient pas pu venir avec nous chez les crétins - Papa m'a dit qu'ils étaient tous au C-Shell - car de la pastèque, il y en avait à tous les repas! Au petit déjeuner, pastèque, au déjeuner, pastèque et au goûter, pastèque. Les crétins, la pastèque, ils l'appellent «καρπούζι - (karpouzi) », mais moi je raccourcis en «καρπούζ - (karpouze)» pour ne pas faire de mauvais jeu de mots avec « ζιζι ».
Non vraiment, la « καρπούζ - (karpouze) », ça me ferait presque oublier toutes les frites du monde. Et puis je sais pas si tu sais, mais la «καρπούζ - (karpouze)» c’est rouge, ça coule dans ma gorge et dans mon cou! Tout comme les tomates de la «χωριatiki - horiatiki», la salade sans prétention du village, celle que les touristes mangent en vulgaire «Greek salad».
Tout cela pour dire que comme c’était le lendemain d’un voyage où j’avais été, soi-disant, krès éprouvante, les Quiches n’avaient pas l’intention de trop se fouler pour leur premier jour de «διακοπές - (dziakopes)». Je la connais leur technique aux Quiches: elles me font monter et descendre 43 fois un escalier qui ne mène nulle part jusqu’à ce que je m’écroule de fatigue. Là, elles profitent de mes longues siestes pour aller faire déborder la piscine.
La piscine à Enagron, elle est comme la «καρπούζ - (karpouze) », elle déborde dans les gorges, mais on ne sait pas à qui elle étanche la soif… Papa dit que c’est métaphorique, encore un turc grec que je comprends pas krop.
En fin de journée, y’a roulement à la piscine : les grands partent avec le soleil et laissent quelques miettes de rayons aux petits. C’est à la piscine que j’ai fait la rencontre de Louise, de Céleste et de Robyn. En fait tu sais, moi je socialise assez facilement, contrairement aux Quiches. J’ai pas trop de mal à faire l’adhésif des gens que je rencontre, un sourire ou deux, et bam emballé c’est culs nus tous sur la balance. Alors que les Quiches, elles ne connaissent jamais les prénoms des gens qu’elles croisent. Du coup, elles les baptisent elles-mêmes. Elles se disent :
Alors que moi quand je vous dis que je fais la rencontre de Louise, ben Louise s’appelle vraiment Louise. Sa maman était française et son papa n’avait plus beaucoup de cheveux. C’est très courant chez les grecs, c’est souvent héréditaire m'a dit papa. Y m’énerve avec ses turcs grecs qu’on comprend rien.
Louise elle avait le double de mon âge et elle ne voulait pas du tout me prêter ses jouets, alors qu’elle en avait 3 et que 2 mains. Ses jouets, moi je m’en secouais les cocotiers, comme ma cousine Catherine de Nice s'en serait battu les steaks. Maman m'avait pas oublié de prendre dans les valises ma petite cuillère doseuse jaune récupérée de mes boites de lait en poudre et mon verre rikiki à raki en plastique. Maman me les emmène partout, tu comprends il parait que c’est idéal pour ma « motricité fine ». Ma « motricité fine », je l'exerce souvent avec ma petite cuillère jaune à goûter à tout ce que j'arrive à mettre dedans. L'eau de la piscine était krés facile à attraper, et krès facile à goûter. Tellement j'en ai bu que je me suis dit que j'allais vider la piscine. Robyn devait son prénom en référence à Batman. Ses parents, des belges, picolaient tout le temps et leur mine rouge n'était dûe aux coups de soleil. Maman les surnommait les «flamands roses». Céleste n'était encore qu'un bébé cadum, elle têtait encore le sein de sa mama. Je préferais sourire à son papa, qui se retrouvait un peu seul.
Wesh… j’espère que demain les Quiches se feront des copains!!!